Le bioéthanol

Le bioéthanol est un biocarburant destiné aux véhicules thermiques équipés d’un moteur à essence. En France, il est produit à partir des sucres contenus dans le maïs, le blé ainsi que dans la betterave sucrière.

  • Le bioéthanol est un alcool éthylique obtenu à partir de biomasse végétale, les plantes amylacées ou sucrières, qui est utilisé comme source d’énergie pour la carburation des moteurs thermiques à essence. Il est à ne pas confondre avec le biodiesel, qui est produit à partir de cultures oléagineuses comme le colza ou le tournesol, et qui convient aux moteurs thermiques diesel.
    Le bioéthanol est produit dans une bioraffinerie, puis incorporé dans l’essence en différentes proportions : 

    • Le SP98 contient jusqu’à 5 % de bioéthanol, le complément étant de l’essence sans plomb 
    • Le SP95-E10 contient jusqu’à 10 % de bioéthanol 
    • Le Superéthanol-E85 contient entre 65 % et 85 % de bioéthanol 

    D’après la filière française du bioéthanol, « moins de 1 % de la Surface Agricole Utile (SAU) nationale, et seulement 0,6% en retirant la contribution des coproduits pour l’alimentation animale, sert à produire le biocarburant.  En équivalent temps plein, elle représente 9 000 emplois agricoles et industriels directs, indirects ou induits dans les territoires concernés ». Avec 12 millions d’hectolitres élaborés chaque année, la France est le premier producteur européen de bioéthanol. 
     

  • La fabrication de bioéthanol à partir de céréales repose sur quatre grandes étapes.
     

    • Extraction

    La première étape du procédé d’élaboration de bioéthanol consiste à extraire les sucres de la plante. Pour cela, le grain de blé est broyé de sorte à obtenir une farine qui va être humidifiée pour libérer l’amidon, un polymère de glucose que la plante utilise comme molécule de réserve. Par chauffage et réaction enzymatique, les chaînes de glucose de l’amidon sont par la suite coupées afin de libérer le glucose, substrat indispensable pour l’étape suivante : la fermentation alcoolique.
     

    • Fermentation alcoolique

    La fermentation alcoolique est la réaction biochimique qui permet de transformer le glucose en éthanol et en dioxyde de carbone sous l’action des levures. Il s’agit du même processus que celui qui permet d’obtenir de la bière. La teneur en alcool obtenue dans la bouillie est de l’ordre de 10%.
     

    • Distillation

    La distillation est un processus physique qui vise à séparer par la chaleur l’éthanol de l’eau, afin de le concentrer. Cette technique est utilisée pour produire de nombreux alcools : cognac et armagnac (à partir de raisin), whisky (à partir de malt), rhum (à partir de canne à sucre).
    La distillation génère un sous-produit appelé drêche, très riche en protéines, qui est utilisé par nourrir les animaux d’élevage. Il n’y a donc quasiment aucun déchet dans le processus de fabrication du bioéthanol.
     

    • Déshydratation

    La distillation permet d’obtenir de l’éthanol pur à 95% environ. Or, pour être exploitable en tant que biocarburant, il est nécessaire qu’il soit pur à 100%. La déshydratation permet donc de retirer les 5% d’eau restants dans le liquide après distillation.

    (sources : parlonssciences, filière française du bioéthanol)

    • INCORPORÉ DIRECTEMENT À L'ESSENCE 

    Le bioéthanol peut être incorporé pur, directement à l'essence, dans une proportion pouvant aller jusqu'à 10%, sans qu'il soit nécessaire dans la plupart des cas de modifier les moteurs, ni les installations de stockage, de transport et de distribution de l'essence. Depuis avril 2009, le SP95-E10 a remplacé le SP95.
     

    • SOUS FORME DE SUPERÉTHANOL E85 

    Le Superéthanol, ou E85, est un carburant composé de 65 à 85% de bioéthanol, complété avec du SP95. Seuls les véhicules flex-fuel (ou VCM, Véhicule à Carburant Modulable) sont capables de rouler avec ce type de carburant. Néanmoins, leur « moteur intelligent » peut fonctionner indifféremment avec toutes les concentrations de bioéthanol comprises entre 0 et 85%, voire 100% pour certains constructeurs. Il représente en 2020 3.6% des parts de marché des carburants de véhicules.
     

    Des boîtiers pour rouler à l’E85 

    La pose et l’utilisation de dispositifs permettant de rouler indifféremment à l’essence conventionnelle et au Superéthanol-E85 sont désormais autorisées en France. Seule condition, le modèle de boîtier E85 et son fabricant doivent être homologués par les pouvoirs publics.
    >> Pour consulter la liste des fabricants et installateurs cliquez ici. 
     

  • Parce qu’il est issu de matières premières végétales, le bioéthanol est une énergie renouvelable. Son utilisation en substitution de l’essence permet de diminuer de 70 % les émissions de gaz à effet de serre par rapport au carburant fossile*. Cela revient à économiser 1 million de tonnes de CO2par an, soit l’équivalent de 500 000 véhicules circulant sans émettre de CO2. Le Superéthanol E85 permet pour sa part de réduire de plus de 90 % les émissions de particules et de plus de 30 % les émissions d’oxydes d’azote par rapport à l’essence.** 

    Dans un contexte de tension sur l’énergie, et alors que de nombreux pays cherchent à réduire leur dépendance aux énergies fossiles, les biocarburants constituent une alternative intéressante. Actuellement, le monde de la science s’affaire à trouver des procédés afin de diversifier l’origine de la biomasse utilisable pour fabriquer des biocarburants. Déchets forestiers, pailles de blé, tiges de maïs… Ces composantes végétales entreront peut-être demain dans la composition du bioéthanol.

    * Source : ePure 
    ** Étude « Research of Real Driving Emissions with E85 and Two Flex Fuel Vehicles », J. Czerwinski, Haute Ecole Spécialisée Bernoise, décembre 2017