20 mars 2024

Retour sur la 15ème matinée export

Ce mercredi 20 mars, près de 700 personnes ont assisté à la 15ème matinée export sur le thème "la filière céréalière face à la menace russe".

Jean-François Loiseau, président d’Intercéréales, a rappelé en introduction que les céréales ont toujours occupé un rôle majeur, en France et dans le monde, sur le plan économique, alimentaire… seulement un certain nombre d’obstacles et de menaces se dressent. La stratégie adoptée par la Russie "désintègre les fondamentaux du marché", il est encore temps de réagir "pour que la France agricole et agroalimentaire retrouve sa juste place".
 
La matinée se poursuit avec l’intervention de Franck Riester qui a salué la contribution de la filière céréalière dans l'excédent de la balance commerciale française. La France a exporté pour un excédent commercial de 10,4 milliards d'euros (grains et produits céréaliers). Dans le contexte actuel, le ministre a réaffirmé que "le blé ne peut pas être la variable d’ajustement du soutien à l’économie ukrainienne" et que le Gouvernement réunira prochainement la filière pour décider des mesures en réaction à la menace russe.

 
En première partie, Julien Vercueil de l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco) et thierry vircoulon de l’Ifri - Institut français des relations internationales revenaient sur la stratégie d’adaptation et de contournement de la Russie face aux sanctions occidentales. La mise en place de mesures économiques exceptionnelles, l’adoption d’une économie de guerre ainsi que la reprise de nombreuses d'infrastructures (silos, ports...) concourent à limiter les effets des sanctions. En complément, la Russie via Wagner développe son activité économique en Afrique, elle tisse des partenariats pour vendre ses matières premières tout en agissant à des fins de déstabilisation des pays occidentaux dont la France. Mais combien de temps la Russie réussira à tenir avec cette politique ?
 
En seconde partie, nos chefs de bureaux, pour la Chine, l'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique, ont dressé le bilan de l'impact de la présence russe dans leurs régions géographiques. La sécurité des approvisionnements reste la priorité pour les États. A ce titre, les pays continuent d’entretenir des relations commerciales sereines avec toutes les puissances exportatrices de céréales. La Russie qui s’est affranchie des règles du commerce mondial vient concurrencer l’origine France au Maghreb, au Proche et Moyen-Orient. En Afrique subsaharienne, la France résiste fortement. En Europe, les volumes de céréales françaises exportés sont plus faibles et fluctuants vers les Pays-Bas, l'Italie et l’Espagne qui ont profité de la compétitivité des prix des céréales ukrainiennes exemptées de droit de douanes.
 
Pour conclure, Philippe Heusele a souligné l’impératif d’un accompagnement du Gouvernement français pour permettre aux acteurs de la filière céréalière de garder leurs avantages compétitifs face à des concurrents russes qui ne respectent plus les règles du marché.